Dominique Hutin déguste … Les Baux de Provence Rouge 2006 du Domaine Milan

Cette année, la fin du monde tombe le vendredi 21 décembre. J’avais raté les précédentes et vendredi, j’ai piscine.
Pour autant, ce genre de date couperet présente l’avantage de vous forcer à épuiser une fois pour toutes la pile des « choses à faire ». Comme rencontrer un jour Henri Milan, en ses Baux de Provence.

Comme vous le savez, nos derniers instants venus, nos souvenirs défilent. Ainsi fin du monde aidant et dégustation d’un avatar contemporain, le Domaine Milan rouge 2006, je revois précisément ma rencontre avec mes premiers Milan, dans le formidable bazar à trésors de la défunte cave des Ultravins, Paris 12. Iconoclaste était le contenant, mythique était le contenu, avec son lot de cuvées rares pistées par les amateurs.

Je dégustais souvent avec son propriétaire d’alors, l’explorateur fantasque Allain (2 « l », oui) Audry. J’y avais même élu domicile quelques semaines pour faire basculer la cave d’Ali Baba dans le 21è siècle informatique.

Ce qui fut l’occasion de sacrées parties de spéléo dans la cave de la cave et, puisqu’il y a aujourd’hui prescription disons-le, dans le sous-sol du Lavomatic adjacent, qui servait d’extension clandestine.

De ces expéditions souterraines, nous tirions quelques fois des bouteilles de Baux de Provence d’Henri Milan, ancêtres de ce rouge 2006 bio.

Dégustation
Au nez, une étonnante parade noire
de charbon, réglisse, fumée froide et cacao
est épaulée par le persil et une petite virgule d’acidité volatile.
En bouche, le « Domaine Milan » 2006 est puissant, un peu sec.
Long, ce vin tactile vous rattrape avec d’exotiques notes de dattes.

Domaine Milan – Les Baux de Provence – Rouge 2006
grenache noir │ syrah │ cabernet sauvignon │ cinsault │ mourvèdre
bio │ vendanges manuelles │ barriques 12 mois
ni sulfitage │ ni filtration │ ni collage
Côtes d’agneau │ Tajine de poulet

Post-scriptum
Que celles et ceux qui benoîtement venaient laver leur linge dans le fameux Lavomatic annexé reçoivent ici mes excuses. Laveuses et laveurs qui vous teniez là, maintenus dans l’ennui par une obligation ménagère, lorsque l’hypnotique ronron des machines était rompu par l’ouverture subite du sol du Lavomatic et le retour à la surface de la Terre d’un inconnu, sorti de nulle part, les bras chargés de bouteilles, vous frôliez l’arrêt cardiaque, au risque, chaque fois, de rater la prochaine fin du monde. Désolé.

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Vous pouvez déguster ce vin au verre à l’Oenobar, restaurant, caviste et épicerie fine, où vous pourrez également prendre des cours d’oenologie.

50 rue Henri Bessemer
 à Aix-en-Provence (Tél : 04 42 54 58 22).
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